Je ne connais rien à l'homosexualité. C'est de tout autre chose dont je veux parler.
Quand deux femmes (qui-aiment-les-hommes) s'aiment, que font elles? Du spectacle, pour elles, l'une et l'autre, et pour l'homme qu'elles devinent, qu'elles invoquent par un rituel amoureux compliqué et déroutant. Cet homme, imaginaire voyeur, est mille fois plus présent que certains amants de passage ou de fortune : c'est l'homme absolu, celui qui par son simple regard, imaginé et vécu, les rend femmes, femmes totales, la femme-miroir du charme et de la féminité de l'autre et la femme-secrète qu'elles tenaient chacunes cachées en elles. Leurs étreintes c'est à lui qu'elles l'offrent, dans une tenace rivalité qui les fait rivaliser d'art et de tendresse.
Alors quand on rencontre une jeune femme, d'abord par une lecture, où elle se fait séductrice et où ses lecteurs participent tous de cet éternel masculin, quand on la rencontre une seconde fois, différemment tangible, dans un café parisien, à l'heure où les hommes boivent et que leur regards fixent et insistent: que se passe t il ?
Le spectacle continue - d'autant que la jeune femme est celle de ses mots et plus encore. Plus vibrante, plus elle.
Elle est vibrante et intense. Intelligente et attentive. Généreuse surtout, radieuse intensément; D'ailleurs nul n'échappe à sa lumière et à sa tendresse.
Reste la question du début, celle de tous les voyeurismes et de toutes les exhibitions: qui est pris au piège (car en tout il faut une victime). L'homme-objet-regard? La femme perdue dans le reflet de l'autre? Ou celle qui s'abîme en le sien propre?
Questions parallèles: Et si les rôles changeaient que se passerait il ? A t on le droit t'arrêter le jeu ? Une image renvoyée de miroir en miroir finit elle par se déformer ?
à 18:28