C'est Zagdanski qui me fait penser à ces deux films - à propos du jugement idéologique. Je ne me sens pas de taille à résoudre ici le débat Céline / le Génie / le Fasciste (surtout que Henri Godard l'a fait admirablement à mon sens). Mais la question est posée, ce que l'on reprochera à Mikhalkov plus tard, son infamie droitière est déjà là et c'est toute la beauté de ces films. C'est un immense poème sur "l'Ame Russe", un colosse total fait de Tourgueniev, de Tchékov, d'intellectuels juifs, de paysans héros du peuple, de thé (Kousmikof j'espère) et de vodka, de cerise et de Cerisaie... C'est Anna Karénine et Raspoutine prenant le thé avev Zinoviev. C'est génial et visionnaire surtout: il déploie avec un art consommé (et une photo magnifique) ce vingtième siècle russe de sang et de trahison. Humain trop humain, trahis trop trahis, bourgeois et russes blancs, petits bourgeois et petits intellectuels... Et, et, et... Oleg Menshikov... (je suis bien une fille là, non ?)... d'ailleurs, c'est lui (avec le soleil trompeur dans le dos).